Réforme des retraites.

La CNL dit NON et appelle à la mobilisation du 19 janvier.

Mardi soir Elisabeth Borne a annoncé la décision du gouvernement de passer en force pour faire passer une nouvelle réforme des retraites. Celle-ci impose un recul de l’âge de départ de deux ans, à 64 ans et accélère l’augmentation de la durée de cotisation. Ces mesures seront applicables dès septembre 2023 pour l’âge de départ, et dès 2027 pour la durée de cotisation de 43 annuités.

La CNL s’oppose farouchement à ce projet qui va précariser la vie de millions d’habitant-es.

Il intervient au moment même où la croissance de l’espérance de vie se réduit, particulièrement pour les salariés aux plus bas salaires confrontés à la pénibilité du travail : ainsi 1/3 des ouvriers et un 1/4 des employés sont déjà en incapacité la première année de leur retraite. Le texte contient certes le point positif de l’augmentation de la pension minimale de 100 euros par mois, qui pourrait concerner l’ensemble des retraités et permettre à un salarié au Smic d’avoir une pension égale à 85 % du Smic. Mais cette pension est conditionnée au fait d’avoir fait une carrière complète ce qui n’entrave pas la logique de la réforme qui entend pousser une majorité de français-e à travailler et produire au mépris de toute considération sociale, humaine et écologique

La CNL rappelle aussi l’inefficacité de cette réforme « pour sauver les retraites par répartition ». A refuser de faire cotiser les revenus financiers au même niveau que les salaires comme le proposent les organisations sociales ; à poursuivre les politiques d’exonérations de cotisations sur les bas salaires et les heures supplémentaires accordées aux employeurs, l’Etat tourne le dos aux principes de solidarité nationale et intergénérationnelle. 

La CNL refuse ce choix gouvernemental d’une société à plusieurs vitesses qui va encore réduire les droits salariaux, toucher de plein fouet et fragiliser des millions d’habitant-es, dont le pouvoir d’achat a déjà été réduit par l’augmentation des loyers et l’explosion des factures énergétiques, paupériser les personnes âgées et hypothéquer l’avenir des jeunes générations.

La bataille sociale qui s’engage va être déterminante pour notre pays. 

La CNL appelle dès aujourd’hui à s’y engager pleinement. Elle appelle les habitant-es à se mobiliser massivement le 19 janvier au côté des syndicats. 

Ensemble pour préserver le droit à la retraite à 60 ans à taux plein !

Ensemble pour préserver le droit à la retraite à 60 ans à taux plein !

Le débat sur la loi anti-squat qui a débuté le 28 novembre à l’Assemblée nationale se poursuivra le vendredi 2 décembre. La CNL entend dès aujourd’hui rappeler son refus absolu de cette proposition « fabrique des sans-abris » en favorisant l’expulsion des locataires en difficulté et en les criminalisant. Elle s’insurge contre cette attaque sans précédent de la loi DALO et du droit à constitutionnel d’un logement pour toutes et tous.

Aujourd’hui il y a 4 millions de mal-logés en France, 300 000 sans-abris dont 42 000 enfants et 2 millions de personnes en attente de logement social. Depuis 15 ans la construction de logements sociaux n’a jamais été aussi basse en France. Avec une inflation de 6,5% l’envolée des prix de l’énergie et de l’alimentation, les impayés vont se multiplier et le nombre de locataires en incapacité de payer leur loyer va exploser. L’enjeu plutôt que de stigmatiser ou réprimer les ménages les plus fragiles estbien de les protéger.

Cette proposition de loi du groupe Renaissance-LREM issu de la majorité présidentielle visant à protéger les logements contre l’occupation illicite est non seulement une atteinte à la dignité humaine mais également la pire des réponses à la crise sociale ! Elle illustre bien la manière dont le Gouvernement entend s’emparer de la question du logement dans ce nouveau quinquennat !

Cette loi repose sur un argumentaire fallacieux que la CNL réfute. L’arsenal législatif existant permet déjà de défendre le droit à la propriété et les propriétaires victime d’occupation illégale de son logement. La proposition de la loi anti-squat va donc créer un déséquilibre « entre le droit à la propriété et le droit au logement d’abord » précarisant le plus démuni.

La CNL dénonce aussi que : 

  • La proposition de la loi anti-squat criminalise les locataires en situation d’impayés. Elle triple les sanctions encourues jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amendes, transforme en « voleurs » la personne en situation de squat.
  • Elle accélère les procédures d’expulsions et réduit le rôle du juge dans les procédures.
  • Elle redéfinit la notion de domicile en l’élargissant à des espaces non meublés. Un multi propriétaire avec des immeubles vides va pouvoir faire expulser des personnes occupant desbâtiments vides. Alors qu’aujourd’hui 1 logement sur 10 est vide en France.

La logique de cette a loi anti-squat est clairement de réprimer les petits plutôt que d’agir pour lutter contre la crise du logement. Elle s’inscrit dans une dérive autoritaire et délétère du gouvernement inquiétante.Pour la CNL les solutions sont ailleurs : pour un vrai respect du droit à un logement digne et abordable pour toutes et tous comme inscrit dans la constitution.La CNL était présente aujourd’hui devant l’Assemblée nationale à la rencontre des députés de la NUPES pour appeller à refuser cette loi cruelle et à amplifier la mobilisation avec l’ensemble des acteurs du logement pour tous.

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